La France, comme les autres pays d’Europe, doit faire face au vieillissement de sa population. Cette transition démographique est liée à l’arrivée progressive à la retraite des générations du « baby-boom » et à l’augmentation de l’espérance de vie.

La Réunion, un des plus jeunes départements de France va ainsi connaître un important vieillissement de sa population avec en 2050, un quart de personnes âgées de plus de 60 ans et une multiplication par 3, des 75 ans et plus par rapport à 2018. Parallèlement à ce vieillissement et selon les projections de l’INSEE, la population réunionnaise devrait augmenter et dépasser le seuil du million d’habitants avant 2050.

Si les réunionnais vivent plus longtemps, ils vieillissent de manière plus précoce. Selon l’Agence régionale de santé de La Réunion, « Les situations d’incapacité et de dépendance apparaissent plus précocement, et le processus de vieillissement intervient plus tôt à la Réunion et ce dès 50 ans (déficiences motrices, viscérales et intellectuelles avec des taux de prévalence supérieurs à ceux des métropolitains). Fin 2018, 13 % des 60 ans et plus ont perdu leur autonomie contre 8 % en métropole. Une étude Insee plus récente, menée en partenariat avec l’ARS et le conseil départemental de la Réunion prévoit pour sa part, un triplement des seniors en perte d’autonomie en 2050.

Le vieillissement de la population associé au contexte économique et social « hors normes » (taux d’illettrisme important, isolement géographique et social, taux de pauvreté important, soit 36 % de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté) représente un véritable défi pour les pouvoirs publics sur le territoire pour  la prise en charge de  la perte d’autonomie d’un nombre croissant de personnes âgées et ce, dans un contexte budgétaire de plus en plus contraint.

La perte d’autonomie n’est pas une fatalité, il est possible de la retarder.  

 

Vivre le plus longtemps possible, dans une autonomie conservée, dans les meilleures conditions, constitue un enjeu sociétal majeur, en particulier pour La Réunion

 

L’Action Sociale de l’Assurance retraite

Outre leurs missions de protection sociale obligatoire, les caisses de retraite développent une action sociale basée sur des valeurs de solidarité.

Depuis la mise en place de l’APA (Allocation Personnalisée d'Autonomie), les caisses de retraite, acteurs incontournables des politiques publiques, ont redéfini leur mission d’action sociale  en développant une politique axée sur la préservation de l’autonomie en faveur des retraités encore autonomes. Ce rôle est confirmé par la loi du 28 décembre 2015 relative à l’adaptation de la société au vieillissement.
Les Caisses de retraite ont ainsi pour mission de prévenir les risques liés au vieillissement chez les retraités et pré-retraités encore autonomes, confrontés à des difficultés sociales particulières (lors du passage à la retraite, à la suite  d’une fragilité fonctionnelle, sociale…) ou connaissant une période sensible de leur existence (hospitalisation, veuvage, situation d’aidant familial…). Cumulées, ces fragilités accentuent le risque d’une dégradation rapide de leur situation et donc de basculement dans la perte d’autonomie.

Ainsi dans le cadre de leur politique d’action sociale, les caisses de retraite :

  • ­informent et conseillent  les retraités sur les comportements favorables au bien –vieillir,
  • accompagnent individuellement les retraités en situation de fragilité en leur proposant un plan d’aide,
  • et apportent leur soutien pour le développement des  lieux de vie collectifs et autres formes innovantes d’habitats regroupés ainsi qu’au soutien des projets innovants.

 

Bien vieillir chez soi : l’habitat et le cadre de vie, une question essentielle au cœur de la politique de prévention  de l’Assurance retraite

 

Les lieux de vie collectifs,  une réponse  adaptée aux retraités qui ne souhaitent ou ne peuvent plus vivre chez eux  (manque de sécurité, inconfort, habitat dégradé, isolement….)

Le bien-être et l’autonomie des personnes passent par le logement. Les lieux de vie collectifs, appelés également logements intermédiaires, regroupent des formes d’habitat assez variées (Résidences autonomie, Marpa, habitat regroupé…) ayant pour point commun de proposer aux locataires un véritable domicile, tout en offrant des équipements et des services collectifs. Par ailleurs, ces logements permettent de tisser des liens avec les autres locataires et favorisent la préservation de l’autonomie. Ils constituent une solution médiane entre l’habitation individuelle classique et la maison de retraite médicalisée (EPHAD).

Chaque année, la Caisse nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV) soutient de nombreux projets d’habitats portés par les bailleurs, les collectivités et les associations répondant aux attentes et besoins des retraités. Ces porteurs de projet peuvent bénéficier de prêts à taux zéro, pouvant couvrir jusqu’à 50 % du coût du projet et/ou de subventions d’équipement sous conditions de critères fixés par  la circulaire CNAV n° 2015-32 du 28 mai 2015 :

  • Apporter une offre de proximité garantissant  un cadre de vie sécurisant et répondant aux besoins du territoire
  • Offrir un cadre architectural de qualité inscrit dans une démarche  de développement durable
  • Proposer un projet de vie sociale centré sur la prévention de la perte d’autonomie et privilégiant la solidarité intergénérationnelle
  • Assurer des prestations de qualité et adaptées aux besoins des résidents.

 

En 2021, la CNAV a attribué 45 millions de prêts sans intérêt pour le financement de 93 projets.

 

A La Réunion, la CGSS accompagne, conseille et soutient les porteurs de projets d’habitat collectif. C’est ainsi que depuis 2013, sept projets de construction  portés par des bailleurs sociaux ont été financés par la Cnav.

Il s’agit de groupes d’appartements indépendants de surface T2 dont l’architecture est adaptée aux besoins des résidents avec des parties communes, des espaces collectifs de convivialité (club house, jardin intérieur…..) et un cadre de vie sécurisant avec une approche environnementale.

Communément appelées RPA (Résidence pour personnes âgées) à La Réunion, ces résidences  sont  situées à proximité  des commerces, centres médicaux, transports en commun pour faciliter les déplacements des locataires… Ces logements respectent les normes d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite ainsi que les dernières normes  RTAA DOM (règlementation Thermique Acoustique et Aération).

Avec un loyer très attractif, ces résidences accueillent des retraités ayant des revenus très modestes, pouvant  bénéficier  de l’APL (Allocation pour le logement).

 

Le lien social, indispensable pour « bien vieillir »

Des animations sociales (ateliers peinture, activité physique, ateliers culinaires, jardinage….)  et des ateliers de prévention  sont proposés  aux résidents   afin de maintenir le lien social indispensable pour bien vieillir. Des partenariats sont également mis en place pour diversifier l’offre.